Récupérer des vestiges de la première armée
britannique de l’Histoire : notre programme de fouilles

Les fouilles archéologiques envisagées, et les premières prospections sont encourageantes, apporteront des éléments inédits pour comprendre la culture matérielle des guerres du début du XVIIe siècle et l’art militaire à un moment où il connaît des évolutions considérables : abandon de la lance de cavalerie, imposition du mousquet, passage de l’ordre profond à l’ordre mixte.

L’archéologie des champs de bataille a en effet prouvé son potentiel ces dernières années. Celle de l’époque moderne reste cependant l’enfant pauvre de cette discipline. Les fouilles se sont en effet concentrées sur les époques antique (Alésia, Teutoburg par exemple), médiévale (Aljubarrota, Crécy, Azincourt et Bosworth) et contemporaine (Archéologie de tranchée).

Les rares fouilles archéologiques des camps militaires (Belgique et nord de la France) et des champs de bataille modernes (Vilnius pour la Bérézina) apportent pourtant des éléments cruciaux pour mieux comprendre la vie quotidienne des soldats, les conditions de vie et de combat, les régimes alimentaires, des éléments qui sont souvent passés sous silence par les sources écrites.

Ce projet contribuera ainsi à l’essor de cette jeune discipline, conformément aux recommandations de l’axe 14 de la toute nouvelle programmation nationale de la recherche archéologique (« L’archéologie des contextes militaires »).

Les traces du site où les Britanniques bâtirent au large du chenal un Retranchement ou Demi-lune en bois, dessiné par Laurent de La Hyre après la bataille, sont intactes quatre siècles après, un phénomène unique en Europe
La Davière (XVIe siècle) et ses anciens marais un îlot de biodiversité unique sur le littoral atlantique

Des Indices forts et concordants identifiés par Île de Ré Patrimoine permettent aujourd’hui de proposer une identification du site de la bataille du pont du Feneau. Le croisement des sources écrites et iconographiques et les premières prospections locales dans un paysage resté intact et qui porte encore la mémoire toponymique des événements sont encourageants.

Ces indices devront être confirmés par une campagne de prospection électromagnétique terrestre, dirigée par le laboratoire de l’Université de La Rochelle, ainsi que par une campagne de prospection électromagnétique subaquatique, dirigée par le Bureau d’études Evéha.

Ces fouilles possèdent donc un riche potentiel archéologique. Au-delà du matériel, désormais enfoui, elles pourraient révéler le site des fosses communes creusées pour accueillir les corps des plus de 3 000 Britanniques de l’armée du Duc de Buckingham – la première armée britannique de l’histoire – et huguenots tombés dans les marais de La Davière et du Feneau.

La vice-présidente du Conseil national de la recherche archéologique, Anne Lehoërff, à l’initiative de la nouvelle programmation, est également prête à faire le lien entre celui-ci et les collègues archéologues spécialistes d’archéo-anthropologie en cas de découverte de restes humains, et d’archéologie subaquatique, les fouilles devant s’étendre aux marais.